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François
Jehlé
Un grand de l'hôtellerie, un géant
de la chasse. |
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Plus
de 200 000 repas sont préparés chaque
année dans les dix établissements qu'il
dirige et a pour l'essentiel achetés ou créés
avant de fonder le groupe "Les Relais Sud de
la Champagne" ! Pas de doute, le Chaumontais
François Jehlé mérite bien le
titre de n°1 régional de l'hôtellerie-restauration
et dans son loisir favori, la chasse du grand gibier,
il est même devenu l'incontestable n°1 au
plan national par sa faconde et ses talents de gestionnaire.
En 1970, François Jehlé qui vient de
rentrer du service militaire et a auparavant suivi
des études d'hôtellerie puis effectué
des stages dans divers établissements travaille
avec ses parents, propriétaires de l'hôtel
Terminus Reine, situé face à la gare
de Chaumont. Il s'agit d'une solide affaire familiale
créée par son grand-père maternel
(originaire de Graffigny-Chemin) et qui a dû
être reconstruite après avoir été
détruite en 1944, à la suite d'une dramatique
méprise, par des bombes américaines
destinées au dépôt S.N.C.F. Le
tout jeune François Jehlé démontre,
en cette fin d'année 1970, qu'il a des idées
et sait se montrer persuasif puisqu'il réussi
à convaincre son père que c'est le moment
d'ouvrir un établissement à Colombey-les-Deux-Eglises,
où la disparition toute récente du Général
de Gaulle devrait attirer la grande foule.
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La
construction de l'hôtel-restaurant des Dhuits,
c'est le nom choisi, commencée en mars 1971,
est achevée en un temps record puisqu'il ouvre
dès le 1er juillet de la même année.
Non sans que le jeune gérant qui a supervisé
les travaux ait lui-même monté les tables
et les chaises, livrées seulement à
10 h 30, pour que les premiers repas puissent être
servis à midi...
En 1974, François Jehlé prend la direction
des deux établissements familiaux et développe
l'activité de traiteur qui constitue aussi
une de leurs spécialités. Avec en point
d'orgue, le banquet annuel des Mutuelles Agricoles
de l'Est qui ont alors leur siège social à
Chaumont et au cours duquel 1 500 repas sont servis
à midi ! Plus tard, le groupe fait encore mieux,
en assurant seul la restauration à la célèbre
foire à la choucroute de Brienne-le-Château,
à la foire commerciale de Neufchâteau,
etc.
Enfin, 1987 marque une étape très importante
dans l'activité professionnelle de François
Jehlé, qui achète alors l'hôtel
du Commerce de Nogent et continue sur sa lancée
en reprenant d'autres établissements à
Neufchâteau, Arc-en-Barrois, Chaumont, Langres
et Bar-sur-Aube. C'est à la suite de ces achats
que naît le groupe "Les relais Sud de la
Champagne", qui compte 10 enseignes et emploie
près de 150 personnes !
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Pour
assurer le remplissage de ses différents hôtels-restaurants,
qui sont pour la plupart situés en dehors des
axes touristiques et dans des régions peu peuplées,
François Jehlé doit déployer
des trésors d'imagination en matière
de marketing. Il réalise d'abord des dépliants
publicitaires très attractifs, installe des
panneaux sur les grandes voies routières, contacte
les entreprises installées loin de la Haute-Marne
pour qu'elles délocalisent leurs réunions
et séminaires, etc. L'homme qui n'a évidemment
plus le temps de se mettre aux fourneaux sait aussi
s'entourer de bons cuisiniers afin que ses différentes
tables soient la meilleure des publicités.
Et durant la période d'ouverture de la chasse,
il propose notamment tous les gibiers de Haute-Marne
frais et accommodés le plus souvent à
partir de recettes maison qui connaissent un grand
succès. Tellement qu'il est choisi par l'un
des plus importants éditeurs français
pour participer à la rédaction d'un
ouvrage, "La cuisine du gibier", qui devient
une référence.
Dans
ses loisirs aussi, François Jehlé se
montre perfectionniste à l'extrême et
il s'intéresse d'abord à la voile, en
réalisant quelques performances avec l'équipe
qui l'entoure : victoire à la Semaine de Marseille,
construction d'un voilier qui lui permet de traverser
l'Atlantique, de rallier les Antilles et même
de devenir l'ami du grand navigateur disparu Alain
Colas - qui viendra animer une conférence à
l'hotel Terminus.
Mais à l'âge de 25 ans, François
Jehlé se passionne pour un autre sport qui
lui vaut de devenir célèbre dans la
France entière - et même au delà,
la chasse. Son premier contact avec le gibier a pourtant
été pénible : gamin, il accompagne
son père pour aller chercher un sanglier à
Richebourg et en revient avec un poux de bois incrusté
dans le cuir chevelu qui nécessite une douloureuse
intervention chirurgicale... Le sanglier devient pourtant
son animal favori et si tous les autres gibiers, de
France et d'ailleurs, l'intéressent, il est
vite reconnu comme le "père de la gestion
de la bête noire" - pour laquelle il créé
même un ordre gastronomique.
Après
avoir d'abord été partenaire dans différentes
chasses, François Jehlé loue en 1980
l'essentiel du célèbre massif domanial
d'Arc-en-Barrois - qui est tombé bien bas à
la suite des prélèvements excessifs
qui y ont été réalisés
au cours des saisons précédentes. Et
c'est alors que le chasseur qui ne s'accommode pas
de la médiocrité a une idée révolutionnaire
pour une époque où la "chasse-gestion"
n'a pas encore droit de cité : celle de protéger
les femelles adultes qui produisent beaucoup plus
de marcassins que les autres. Les résultats
sont vite spectaculaires et comme François
Jehlé défend avec fougue et talent ses
idées en matière de gestion dans les
grands médias spécialisés (journaux,
émissions de télévision), les
sangliers lui doivent l'explosion qu'ils ont connue
dans la France entière. Et au début
du 21ème siècle, l'hôtelier-restaurateur
qui n'hésite pas à décorer certaines
pièces de ses différents établissements
de tableaux animaliers ou de trophées "règne"
sur plusieurs chasses haut-marnaises qui, totalisant
12 000 ha, en font aussi le n° 1 français
par la surface gérée !
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