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Michel
Henry
Le "sorcier" des couleurs
et de la lumière. |
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Il
aura bientôt un musée à
Langres, sa ville natale, et bien plus exceptionnel
encore pour un peintre toujours vivant : un
Musée Michel-Henry a déjà
été créé par la
municipalité locale sur l'île d'Hokaïdo,
juste à côté de la cité
olympique japonaise de Sapporo ! Reconnaissance
suprême pour l'artiste haut-marnais, qui
est le peintre français dont les toiles
sont les plus vendues dans l'Empire du Soleil
levant.
La famille de Michel-Henry est fixée
sur le Plateau de Langres depuis longtemps puisque
son arrière-grand-père exerce
la profession de menuisier à Leffonds,
ses grands-parents sont commerçants en
tissus dans la cité lingonne et son père,
mécanicien, y occupe le poste de capitaine
du Corps des sapeurs-pompiers. Robert Henry
fait d'ailleurs déjà honneur au
nom de la famille durant la dernière
guerre, en prenant des risques considérables.
Il utilise en effet sa fonction et les véhicules
des soldats du feu pour transporter, au nez
et à la barbe des Allemands, les armes
et les munitions parachutées dans la
région par les Alliés ! Et c'est
aussi lui qui, devenu chef de la Résistance
locale, sera la principale cheville ouvrière
d'un formidable "feu d'artifice" dont
les occupants auront du mal à se remettre
- et qui marque le jeune Michel.
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Encore
une fois en se servant de ses fonctions de chef des
pompiers, il réalise les relevés nécessaires
à la mise en place d'explosifs dans la Poudrière
de Langres, reçoit et pilote les artificiers
envoyés par les Alliés, etc. Tout a
été tellement bien organisé par
Robert Henry que tout le monde dort (y compris les
soldats du feu locaux qui arrivent sur les lieux sans
avoir à forcer leur talent pour faire croire
à leur bonne foi) lorsque les munitions et
les matières explosives diverses dont les Allemands
ont un besoin vital partent en fumée... en
même temps que l'ensemble des vitres de la ville.
Bien que principal acteur de cet exploit "retentissant",
Robert Henry ne s'en attribuera jamais le mérite,
laissant ce privilège à d'autres, moins
actifs avant et pendant le jour J mais plus prompts
quand il s'agit de récupération. La
modestie semble d'ailleurs une vertu qui se transmet
dans la famille : Michel-Henry "cuisiné"
admet "qu'il est un peintre connu depuis 20 ans
et célèbre depuis environ 10 ans"
alors que, dès 1974, il est reçu à
Téhéran par le Shah d'Iran et son épouse
Farah Diba en personne qui lui achètent une
toile. Si ce n'est pas la célébrité...
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Avant
ce début de conte digne de ceux des
mille et une nuits, Michel-Henry doit d'abord
convaincre son père de le laisser entrer
aux Beaux-Arts. Celui qui après avoir
activement participé à la libération
de la région s'est engagé dans
l'Armée et a suivi le Maréchal
de Lattre de Tassigny jusqu'en Allemagne rêve
plutôt pour son fils d'une carrière
militaire. Plutôt de Saint-Cyr-Coëtquidan
que d'une école de préparation
à un métier de l'art, plus aléatoire.
Mais l'adolescent est bien soutenu par son
grand-père, lui-même artiste-peintre
amateur, et a déjà quelques
références : dès ses
4 ans, les premières aquarelles ; une
exposition à la Chapelle du Lycée
à l'âge du certificat d'études
primaires ; la vente régulière
de tableaux mis en dépôt chez
un relieur pendant sa scolarité au
Collège Diderot. Michel-Henry peut
aussi arguer d'une formidable passion pour
la peinture puisque dès son enfance,
il ne réclame aucun autre cadeau que
des crayons de couleur, des pinceaux ou des
gouaches et son argent de poche passe tout
entier dans l'achat des mêmes accessoires.
L'artiste en herbe finit donc par avoir gain
de cause et intègre l'Ecole supérieure
des Beaux-Arts de Paris, où son talent
déjà bien affirmé lui
permet d'améliorer l'ordinaire d'un
étudiant dont les parents ne sont pas
fortunés : pour s'offrir un pantalon,
il peint la vitrine d'un commerçant
; pour se faire de l'argent de poche, il décore
un stand à la Foire de Paris, etc.
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Aux
Beaux-Arts, où il passe quatre années
dans l'Atelier du maître Narbonne, Michel-Henry
côtoie notamment Bernard Buffet mais ne se
consacre pas comme lui au "misérabilisme"
alors très en vogue. Il choisit la peinture
à l'huile et le style figuratif, qui consiste
à reproduire ce qu'il a vu ; mais pas en
documentaliste, à partir de photos (Chardin,
Monet ou Bonnard se sont illustrés, avant
lui, dans ce type de peinture). Et si les tableaux
réalisés par Michel-Henry ne sont
pas tout à fait fidèles à la
réalité bien que très proches
des modèles, il devient un véritable
"sorcier" des couleurs et de la lumière,
qui jaillissent sous ses pinceaux. Ses fleurs, ses
paysages et ses monuments sont autant d'odes au
génie des bâtisseurs, à la beauté,
à la vie. A la beauté de la vie finalement
parce que l'artiste langrois n'est pas de ces peintres
à l'esprit torturé - qui sont à
peu près les seuls à savoir ce que
représentent leurs tableaux parfois inquiétants...
Michel-Henry, qui peint beaucoup de scènes
haut-marnaises à ses débuts et notamment
la ville de Langres, est aussi à l'aise pour
reproduire le charme d'un tout petit village que
les plus grands chefs-d'oeuvre des cités
les plus célèbres.
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Sur
le thème des capitales européennes,
il réalise des merveilles consacrées
à Moscou, à Prague, à Budapest,
à Stockholm, à Jérusalem ; dans
le cadre d'une exposition axée sur l'Orient-Express,
il peint deux séries de cinq toiles qui représentent
des hauts-lieux de Paris et de Venise, etc. Souvent
en accompagnant ses paysages de fleurs, parce que
les plus belles couleurs se trouvent justement dans
les fleurs. Parmi celles-ci, les coquelicots ont une
place à part dans l'oeuvre de Michel-Henry
qui, aux Etats-Unis où il devient l'un des
peintres mondiaux les plus appréciés,
est même surnommé "le Roi du coquelicot".
Dans ce pays, où les amateurs d'art sont les
plus nombreux, il expose d'ailleurs régulièrement
dans des endroits prestigieux de New-York, Chicago,
Palm Beach et Beverly-Hill. Au Japon, c'est aussi
grâce à ses fleurs que l'artiste français
connaît un succès tel qu'un musée
lui est consacré ; un musée municipal
et non privé, ce qui est unique pour un peintre
par bonheur toujours vivant.
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Ce
que les Japonais aiment dans les bouquets de Michel-Henry,
outre leurs merveilleuses couleurs et la lumière
qui éclatent dans ses tableaux : pour eux qui
donnent un sens philosophique à la disposition
des fleurs, ce sont ses compositions, symboles d'exotisme
et d'art à l'état pur. Et c'est le critique
d'art langrois Benoît Lannes, ami de Michel-Henry,
qui lance l'idée de créer un musée
consacré au peintre haut-marnais dans la cité
lingonne. "Prophète en son pays"
puisque les plus célèbres galeries françaises
ont exposé ses oeuvres, Michel-Henry les a
également présentées dans les
plus grandes villes européennes et même
sur les cinq continents ! Son nom d'artiste, contraction
de son prénom et de son patronyme par la grâce
du tiret auquel il tient, est présent dans
les plus célèbres dictionnaires des
peintres qui fixent les cours des toiles et beaucoup
de célébrités ont "craqué"
pour lui : Jacques Chirac et Madame (il est donc à
l'Elysée), Mme Barre, la Reine de Hollande,
Claudia Cardinale, Cindy Crawford, Jeanne Moreau,
Jean-Paul Belmondo, Jean-Claude Brialy, etc., vivent
avec des Michel-Henry accrochés à leurs
murs !
Pourtant, l'artiste qui après avoir passé
des années dans une chambre de bonne travaille
aujourd'hui dans l'atelier autrefois occupé
par le célébrissime Chagall (et fréquenté
par Lénine en exil à Paris, dont le
peintre était secrétaire), n'a pas "pris
la grosse tête". Michel-Henry reste la
simplicité faite homme et aussi un modèle
de longévité. A 74 ans, il peint encore
régulièrement 12 heures par jour, non
plus par besoin mais uniquement par passion. Pour
le plus grand bonheur de ceux qui attendent une nouvelle
toile du maître, avec la certitude que le "sorcier"
des couleurs et de la lumière les surprendra
une fois encore...
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